Aventures en famille en Assam – Partie 1 : Kaziranga

Aventures en famille en Assam – Partie 1 : Kaziranga

PARTIE 1: Parc National du Kaziranga

Le mot «confinement» a un sens différent pour chacun d’entre nous, mais nous aspirons tous à la même chose: la liberté. La liberté de pouvoir se déplacer à nouveau, rencontrer nos amis, voyager, et avoir cette vie normale que nous avions tous auparavant. Même si mon confinement était une période tranquille avec ma famille dans une maison dans la jungle au Meghalaya, j’aspirais à voyager à nouveau. Je me suis senti privé de la seule chose qui n’est pas seulement mon travail, mais également mon mode de vie. J’avais hâte d’être de nouveau sur la route. Les rencontres, les paysages et les textures que les voyages apportent me manquaient. Cela m’a fait réaliser à quel point la pandémie avait été dure pour nous et à quel point elle nous avait tenus à l’écart les uns des autres. Ainsi, lorsque nos amis de Guwahati nous ont demandé si nous souhaitions voyager une semaine avec eux en Assam (qui avait ouvert ses frontières), Je me mis spontanément à dessiner un itinéraire. Il était grand temps de sortir et je savais que ma famille avait autant besoin que moi de se changer les idées. Il fallait choisir un endroit sympa pour les enfants avec aventure illimitée pour Parvati, notre fille de 5 ans, et la fille de nos amis Imitha, qui se trouve également être les meilleures amies séparées depuis près de 8 mois. Cela allait être le voyage de leurs retrouvailles. Il fallait que ce soit magique, coloré et qu’il y ait des licornes. Avec cela en tête, j’ai pu organiser un voyage d’une semaine à Kaziranga et Majuli pour que les filles puissent voir de vraies licornes, peut-être apercevoir des dauphins d’eau douce, naviguer sur un ferry vers une île fluviale avec suffisamment d’eau et de boue pour s’amuser. Ce serait un voyage divertissant rempli de toute l’énergie que nous avions accumulée pendant huit mois de confinement.

À bord d’une Jeep Gurkha, nous prenons la route pour le royaume des licornes – le parc national de Kaziranga, refuge du rhinocéros unicorne. Voyager n’allait pas être aussi insouciant qu’autrefois, mais nous n’allions pas laisser le virus nous gâcher notre voyage. Nous avons réalisé qu’étant sur la route avec deux enfants, nous devions suivre toutes les précautions sanitaires nécessaires pour voyager l’esprit libre. Cela n’allait pas être facile avec les filles, mais en se prêtant au jeu tout devient possible avec elles.

En route vers le parc national de Kaziranga

Notre premier arrêt fut une pause déjeuner en route vers Kaziranga. Nous nous sommes arrêtés dans un dhaba, restaurant de bord de route servant des thalis assamais remplis de saveurs locales et d’une variété de légumes cuisinés de diverses façons. J’ai tout de suite senti une forte relation avec le terroir qui a toujours été ma porte d’entrée vers le nord-est de l’Inde. Une terre qui comble parfaitement le fossé entre le nord-est et le reste de l’Inde.. C’était un Assam incroyable, tel que je l’avais toujours connu.

Un Thali est composé de riz et d’une dizaine de légumes cuisinés différemment.

Rassasiés, nous avons repris la route pour arriver au charmant Wild Grass Lodge, l’un des plus anciens hébergements de Kaziranga. Son architecture coloniale rappelle un charme d’antan tout en se fondant parfaitement avec la nature et le paysage environnants. Les filles ont immédiatement inversti l’immense jardin, ravies de pouvoir gambader après ce long trajet. Et aussi s’éloigner des parents! Rien de tel que d’avoir des enfants heureux en vacances.

Cet après-midi là, nous sommes allés nous promener dans le village voisin pour vivre la paisible vie de village et rencontrer Rupjyoti, une amie qui dirige un atelier d’artisanat permettant aux femmes de tisser avec des déchets plastiques récupérés. Son atelier résonne avec le cliquetis du métier à tisser et une énergie contagieuse des femmes qui travaillent pour assurer un revenu grâce à l’artisanat traditionnel. L’ambiance dans le village était sereine. Presque épargné par le virus. Les gens étaient affairés à leurs tâches ménagères et au travail dans les champs tandis que les enfants jouaient devant les maisons. Nous étions probablement les seuls à porter un masque et à garder nos distances. In no way did we want to create discomfort and fear of the virus with our presence and in no way were we ready to carelessly blend in. Travelling was indeed another thing in these uncertain times and something that should only be done responsibly. Gratitude for what we get, makes it easier. Cela nous permis de prendre du recul et prendre conscience de ce que nous avons. En regardant le soleil se coucher sur ces plaines, j’entendais les battements d’ailes d’un Calao juste au-dessus de moi, et je me sentais bien.

Rupjyoti in his studio

Ce soir-là, nous avons célébré notre expédition avec une bouteille de Jameson, tandis que les enfants continuaient à jouer inlassablement autour de nous. Elles avaient toujours quelque chose à faire et quelque part où aller. À la table du dîner, nous avons appris qu’elles avaient prévu de dormir ensemble. Bien sûr, elles avaient leur propre plan, parallèle au nôtre. Cette nuit-là, elles parlaient des licornes qu’elles verraient le lendemain.

Le lendemain matin, adultes et enfants étaient tous impatients de terminer le petit déjeuner et de se diriger vers le parc. La licorne était devenue notre principal objectif. Nous avons opté pour un safari en jeep plutôt qu’un safari à dos d’éléphant, activité peu respectueuse du bien-être animal ! Et nous encourageons tout le monde à faire de même. (Eastern Routes décourage le safari à dos d’éléphant – lien vers le site Web). Après avoir expliqué pourquoi aux enfant, nous embarquons dans une jeep ouverte et nous nous dirigeons vers l’entrée du parc – licornes, nous voilà!

Le Parc National du Kaziranga est le sanctuaire du rhinocéros unicorne, également connu sous le nom de rhinocéros indien, ainsi que de nombreuses autres espèces sauvages. Le long du majestueux fleuve Brahmapoutre et couvrant une superficie de 430 km², le parc est classé au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1985(Parc national de Kaziranga – Patrimoine mondial de l’UNESCO – Officiel). La création du parc fut une idée de Marie Victoria Curzon Leiter, épouse du vice-roi d’Inde en 1905, dont les efforts ont conduit à la création du grand parc national. En effet, lors de sa première visite, il ne restait qu’une douzaine d’individus et elle ne put en voir que des traces. Il est intéressant de noter que le centenaire de ce parc a été suivi par les descendants de la baronne et lord Curzon en 2005.

Le parc est réputé pour son « Big 5 » (Grands 5).

  • Rhinocéros indien: Le parc du Kaziranga abrite 75 % de la population mondiale,
  • Éléphant d’Asie: l’Assam a plus de 5500 pachydermes, soit la moitié de la population du sous-continent,
  • Buffle sauvage: 1400, la plus grande population au monde,
  • Barasingha (cerf des marais): 1000, la plus grande population au monde,
  • Tigre du Bengale: 110 félins, la densité la plus élevée de tigres dans le sous-continent.

Voir aussi notre article complet sur la faune dans le nord-est de l’Inde: Animaux en Inde, où observer les animaux sauvages?

Le parc est composé de cinq zones et nous avons choisi de visiter la zone centrale – Kohora, puisque notre lodge était situé au plus proche de cette zone, donc la route la plus rapide pour voir les licornes. À la porte, nous avons pu constater que les autorités du parc prenaient toutes les mesures nécessaires pour s’assurer qu’aucun déchet plastique à usage unique n’était amené à l’intérieur. Après avoir vérifié nos effets personnels, nous entrâmes dans le parc. Nous étions maintenant dans le Serengeti de l’Inde avec un paysage d’herbes hautes, de forêts denses et de marécages sur la rive sud du puissant Brahmapoutre. C’était une journée parfaite pour un safari en jeep, avec un ciel bleu révélant les sommets enneigés de l’Himalaya oriental à l’horizon. C’était juste magique !

Nous n’avons repéré que les 4 premiers du « Big 5 », en plus d’un varan du bengale en pleine chasse. Et une multitude d’oiseaux: calao pie, pélican à bec tacheté, marabout argala, cigogne à bec ouvert indien, rollier indien, pygargue de pallas, aigrette et martin-pêcheur par dizaines. Ici, à Kaziranga, le félin est très farouche et se tient à l’écart des humains à la différence de ceux du Rajasthan ou du Madhya Pradesh, habitués à la présence humaine. Nous savions que repérer le tigre signifierait des heures de patience et d’attente, et les enfants en avaient déjà assez vu et attendaient maintenant impatiemment de retourner dans le jardin du lodge pour se baigner dans la rivière à proximité. Les tigres devront attendre une autre fois!

Séance d’éclaboussements dans la rivière derrière le Wild Grass Lodge

Nous avons également passé un Diwali tranquille à Kaziranga, un contraste absolu avec la façon dont il est célébré dans le reste de l’Inde et ses grandes villes. Ici, les habitants allument des lampes à huile à la nuit tombée tout autour de leur maison et avec seulement une explosion occasionnelle de feux d’artifice pour briser le silence. Nos amis étaient heureux d’être loin de Guwahati qui devient très bruyant et pollué le jour de Diwali.

Kaziranga était plus que ce que nous avions espéré comme escapade en ces temps incertains. La vie tranquille et lente de la campagne d’Assam était un havre réconfortant et idéal pour des vacances en famille. Et les filles disent maintenant – « Nous avons vu des licornes pour de vrai ».

Demain, nous partons pour Jorhat où nous monterons à bord d’un ferry qui nous emménera sur l’île de Majuli. Lisez la partie 2 de nos aventures sur l’une des plus grandes îles fluviales du monde : Majuli. Pour les filles, c’est la terre de « l’eau illimitée et de l’argile à volonté ».

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