{"id":14528,"date":"2021-06-27T06:55:06","date_gmt":"2021-06-27T06:55:06","guid":{"rendered":"https:\/\/easternroutes.com\/?p=14528"},"modified":"2021-06-29T08:20:25","modified_gmt":"2021-06-29T08:20:25","slug":"calaos-inde","status":"publish","type":"post","link":"https:\/\/easternroutes.fr\/calaos-inde\/","title":{"rendered":"Les Calaos de l’Inde"},"content":{"rendered":"\n
Les calaos en Inde sont de diff\u00e9rentes tailles, formes et couleurs. Les calaos sont connus sous le nom de \u00abfermiers de la for\u00eat\u00bb ou de \u00abdisperseurs de graines de la for\u00eat\u00bb. On trouve les calaos dans les mythes et les rituels de certaines r\u00e9gions de l’Inde.<\/p>\n\n\n\n
Ces oiseaux nichent dans les creux des arbres, pendant la saison de reproduction, la femelle scelle l’ouverture avec ses excr\u00e9ments et des boulettes de boue. Les trous d’arbres sont scell\u00e9s pour prot\u00e9ger les \u0153ufs des serpents et autres pr\u00e9dateurs. Le m\u00e2le nourrit la femelle et les jeunes.<\/p>\n\n\n\n
Le Calao Bicorne<\/span><\/strong> (Buceros bicornis) est le plus grand calao d’Inde et d’Asie du Sud-Est. Il se trouve dans trois zones distinctes d’Asie du Sud; dans les Gh\u00e2ts occidentaux, les contreforts himalayens de l’Uttarakhand jusqu’au sud du N\u00e9pal et du Bhoutan, et au nord-est de l’Inde. Ils sont \u00e9galement pr\u00e9sents au Myanmar, dans les \u00eeles de l’archipel de Mergui, dans le sud de la Chine, au Vietnam, au Laos, au Cambodge, en Tha\u00eflande, en Malaisie p\u00e9ninsulaire et \u00e0 Sumatra, en Indon\u00e9sie.<\/p>\n\n\n\n Il se trouve dans les for\u00eats primaires sempervirentes et humides de feuillus, principalement dans les for\u00eats de plaine, mais il peut \u00eatre trouv\u00e9 jusqu’\u00e0 2000 m dans certaines zones. Dans le nord-est de l’Inde, il n\/est g\u00e9n\u00e9ralement pas enregistr\u00e9 au-dessus de 1000 m. Il est \u00e9galement observ\u00e9 dans les for\u00eats et les plantations s\u00e9lectivement exploit\u00e9es \u00e0 proximit\u00e9 de for\u00eats plus grandes.<\/p>\n\n\n\n Leur distribution s’\u00e9tend \u00e0 la Tha\u00eflande, la Birmanie, la Malaisie et Sumatra. Leur habitat est constitu\u00e9 de for\u00eats anciennes denses (non exploit\u00e9es) dans les r\u00e9gions vallonn\u00e9es. Ils semblent d\u00e9pendre de grandes \u00e9tendues de for\u00eat contrairement \u00e0 beaucoup de petits calaos. En Tha\u00eflande, les domaines vitaux des m\u00e2les \u00e9taient d’environ 3,7 km\u00b2 pendant la saison de reproduction et d’environ 14,7 km\u00b2 pendant la saison de non-reproduction.<\/p>\n\n\n\n Sa taille et ses couleurs impressionnantes l\u2019ont rendu important dans de nombreuses cultures et rituels tribaux. Il a une longue dur\u00e9e de vie, vivant pr\u00e8s de 50 ans en captivit\u00e9. Il est principalement frugivore bien qu’il soit opportunisteset se nourrisse de petits mammif\u00e8res, de reptiles et d’oiseaux.<\/p>\n\n\n\n C\u2019est un grand oiseau, de 95 \u00e0 120 cm de long, avec une envergure de 152 cm et un poids de 2,15 \u00e0 4 kg. C’est le calao asiatique le plus lourd, mais pas le plus long.<\/p>\n\n\n\n La caract\u00e9ristique la plus importante du calao est le casque jaune vif et noir au sommet de son bec massif. Le casque appara\u00eet en forme de U vu de face et le sommet est concave avec deux ar\u00eates le long des c\u00f4t\u00e9s qui forment des pointes \u00e0 l’avant, une r\u00e9f\u00e9rence \u00e0 laquelle fait r\u00e9f\u00e9rence l’\u00e9pith\u00e8te d’esp\u00e8ce latine bicornis. Le casque est creux et ne sert \u00e0 rien, bien qu’on pense qu’il est le r\u00e9sultat d’une s\u00e9lection sexuelle. On sait que les calaos m\u00e2les se livrent \u00e0 des coups de casque a\u00e9riens, les oiseaux se frappant en vol.<\/p>\n\n\n\n Les femelles sont plus petites que les m\u00e2les et ont des yeux bleu-blanc au lieu de rouges bien que la peau orbitale soit ros\u00e2tre. Comme les autres calaos, ils ont des \u00ab\u00a0cils\u00a0\u00bb pro\u00e9minents. Le dos du casque est rouge\u00e2tre chez les femelles tandis que le dessous du devant et du dos du casque est noir chez les m\u00e2les. Le m\u00e2le r\u00e9pand la s\u00e9cr\u00e9tion de la glande de lisser qui est jaune sur les primaires (les plus longues plumes des ailes) et le bec pour leur donner la couleur jaune vif. La commissure du bec est noire et pr\u00e9sente un bord dentel\u00e9 et us\u00e9 avec l’\u00e2ge. Les battements d’ailes sont lourds et le son produit par les oiseaux en vol peut \u00eatre entendu de loin. Le bruit produit ressemble au souffle d’une locomotive \u00e0 vapeur qui d\u00e9marre.<\/p>\n\n\n\n Le vol implique des battement d\u2019ailes rigides suivis de vols plan\u00e9s avec les r\u00e9miges primaires bien visibles. Ils sont parfois connus pour voler \u00e0 grande hauteur au-dessus des for\u00eats.<\/p>\n\n\n\n L’esp\u00e8ce \u00e9tait autrefois divis\u00e9e en sous-esp\u00e8ces cavatus des Gh\u00e2ts occidentaux, la forme nominale des for\u00eats sub-himalayennes est parfois appel\u00e9e sous-esp\u00e8ce homrai. La sous-esp\u00e8ce de Sumatra a parfois \u00e9t\u00e9 consid\u00e9r\u00e9e comme cristatus. La variation entre les populations concerne principalement la taille, les oiseaux de l’Himalaya \u00e9tant plus grands que ceux du sud et l’esp\u00e8ce est d\u00e9sormais g\u00e9n\u00e9ralement consid\u00e9r\u00e9e comme monotypique.<\/p>\n\n\n\n Comme les autres membres de la famille des calaos, ils ont des os tr\u00e8s pneumatis\u00e9s, avec des cavit\u00e9s d’air creuses s’\u00e9tendant jusqu’au bout des os de leurs ailes. Cette caract\u00e9ristique anatomique a \u00e9t\u00e9 not\u00e9e par Richard Owen qui a diss\u00e9qu\u00e9 un sp\u00e9cimen \u00e0 la Zoological Society of London d\u00e9c\u00e9d\u00e9 en 1833.<\/p>\n\n\n\n Ils sont g\u00e9n\u00e9ralement observ\u00e9s en petits groupes avec des groupes plus importants se rassemblant parfois pr\u00e8s des arbres fruitiers. Une congr\u00e9gation de 150 \u00e0 200 oiseaux a \u00e9t\u00e9 enregistr\u00e9e dans le sud-est du Bhoutan. Dans la nature, le r\u00e9gime alimentaire du Grand Calao se compose principalement de fruits. Les figues sont particuli\u00e8rement importantes en tant que sources de nourriture. Vitex altissima a \u00e9t\u00e9 not\u00e9 comme une autre esp\u00e8ce importante. Ils se nourrissent \u00e9galement de fruits riches en lipides des familles Lauraceae et Myristicaceae tels que Persea, Alseodaphne et Myristica. Ils tirent enti\u00e8rement l’eau dont ils ont besoin de leur alimentation \u00e0 base de fruits. Ils sont d’importants disperseurs de nombreuses esp\u00e8ces d’arbres forestiers. Ils mangent \u00e9galement de petits mammif\u00e8res, des oiseaux, des petits reptiles et des insectes. Il a \u00e9t\u00e9 observ\u00e9 que les Ouand\u00e9rous (macaques \u00e0 queue de lion) se nourrissent \u00e0 c\u00f4t\u00e9 de ces calaos.<\/p>\n\n\n\n Ils se nourrissent le long des branches, se d\u00e9placent en sautillant, \u00e0 la recherche d’insectes, d’oiseaux nicheurs, de petits l\u00e9zards, arrachent l’\u00e9corce et les examinent. Les proies sont captur\u00e9es, jet\u00e9es en l’air et aval\u00e9es. Un \u00e9cureuil rare, l’\u00e9cureuil volant de Travancore Petinomys fuscocapillus a \u00e9t\u00e9 not\u00e9 dans le r\u00e9gime alimentaire de l’esp\u00e8ce tandis que le Petit-Duc \u00e0 Collier (Otus bakkamoena), la Chev\u00eachette de Jungle (Glaucidium radiatum) et le Colombar Pompadour (Treron pompadora) ont \u00e9t\u00e9 not\u00e9s comme oiseaux de proie dans les Gh\u00e2ts occidentaux.<\/p>\n\n\n\n Pendant la saison de reproduction, ils deviennent tr\u00e8s bruyants. Ils font des duos bruyants. Ces cris commencent par un \u00ab\u00a0kok\u00a0\u00bb fort environ une fois par seconde donn\u00e9 par le m\u00e2le et rejoint par une femelle. La paire appelle alors \u00e0 l’unisson se transformant en un m\u00e9lange rapide de rugissements et d’aboiements. Ils pr\u00e9f\u00e8rent les for\u00eats matures pour la nidification. Les arbres grands, hauts et vieux, en particulier les arbres \u00e9mergents qui s’\u00e9l\u00e8vent au-dessus de la canop\u00e9e semblaient \u00eatre pr\u00e9f\u00e9r\u00e9s pour la nidification.<\/p>\n\n\n\n Ils forment des couples monogames et vivent en petits groupes de 2 \u00e0 40 individus. Des parades nuptiales en groupe impliquant jusqu’\u00e0 20 oiseaux ont \u00e9t\u00e9 observ\u00e9es.<\/p>\n\n\n\n La femelle construit un nid dans les creux de gros troncs d’arbres et l’ouverture est scell\u00e9e avec un pl\u00e2tre compos\u00e9 principalement d’excr\u00e9ments. Elle reste emprisonn\u00e9e dans son nid jusqu’\u00e0 ce que les poussins soient semi-d\u00e9velopp\u00e9s en comptant sur le m\u00e2le pour lui apporter de la nourriture. Pendant cette p\u00e9riode, la femelle subit une mue compl\u00e8te. Les jeunes pigeonneaux sont d\u00e9pourvus de plumes et paraissent tr\u00e8s dodus. Elle est nourrie par son compagnon \u00e0 travers une fente. La couv\u00e9e se compose d’un ou deux \u0153ufs qu’elle couve pendant 38 \u00e0 40 jours. La femelle \u00e9vacue ses excr\u00e9ments \u00e0 travers la fente du nid et les jeunes suivent le m\u00eame comportement d’assainissement du nid apr\u00e8s l’\u00e2ge de deux semaines. Une fois que la femelle sort du nid, elle scelle l\u2019entr\u00e9e \u00e0 nouveau pour les poussins.<\/p>\n\n\n\n Les jeunes oiseaux n’ont aucune trace de casque. Apr\u00e8s la deuxi\u00e8me ann\u00e9e, l’extr\u00e9mit\u00e9 ant\u00e9rieure se s\u00e9pare du culmen et, la troisi\u00e8me ann\u00e9e se forme un croissant transversal avec les deux bords se d\u00e9veloppant vers l’ext\u00e9rieur et vers le haut tandis que la partie ant\u00e9rieure s’\u00e9largit pour \u00e9galer la largeur de l’extr\u00e9mit\u00e9 post\u00e9rieure. Le d\u00e9veloppement complet prend cinq ans.<\/p>\n\n\n\n Les sites de repos sont r\u00e9guli\u00e8rement utilis\u00e9s et les oiseaux arriveront ponctuellement au coucher du soleil depuis de longues distances, en suivant les m\u00eames itin\u00e9raires chaque jour. Plusieurs grands arbres \u00e0 proximit\u00e9 peuvent \u00eatre utilis\u00e9s, les oiseaux choisissant les branches les plus hautes avec peu de feuillage. Ils se querellent pour les meilleures positions jusqu’\u00e0 tard au cr\u00e9puscule. Lorsqu’ils dorment, ils tirent leur cou en arri\u00e8re et le bec est maintenu inclin\u00e9 vers le haut.<\/p>\n\n\n\n En raison de la perte d’habitat et de la chasse dans certaines r\u00e9gions, il est class\u00e9 Quasi menac\u00e9 sur la Liste rouge des esp\u00e8ces menac\u00e9es de l’UICN. Il est inscrit \u00e0 l’Annexe I de la CITES. Des baisses de population ont \u00e9t\u00e9 constat\u00e9es dans de nombreuses r\u00e9gions comme le Cambodge. Des approches mol\u00e9culaires de l’\u00e9tude de la diversit\u00e9 de leur population ont \u00e9t\u00e9 tent\u00e9es. Les calaos sont appel\u00e9s \u00ab homrai \u00bb au N\u00e9pal (donnant le nom de cette sous-esp\u00e8ce) et \u00ab banrao \u00bb signifiant tous deux \u00ab roi de la for\u00eat \u00bb.<\/p>\n\n\n\n C\u2019est l’oiseau d’\u00c9tat de l’\u00c9tat de Chin au Myanmar, du Kerala et de l’Arunachal Pradesh en Inde.<\/p>\n\n\n\n Les aires prot\u00e9g\u00e9es indiennes o\u00f9 ils sont couramment observ\u00e9s sont la r\u00e9serve de tigres d’Anamalai et le parc national de Dandeli (Gh\u00e2ts occidentaux), la r\u00e9serve de tigres de Corbett (nord de l’Inde) et Kaziranga, Pakke, Namdapha et Manas (nord-est de l’Inde).<\/p>\n\n\n\n Pour voir notre voyage sur les oiseaux dans le Nord-Est de l’Inde: cliquez ici<\/a><\/p>\n\n\n\n
Les communaut\u00e9s tribales menacent le calao bicorne par la consommation de ses diff\u00e9rentes parties. Les becs et la t\u00eate sont utilis\u00e9s dans les charmes et la chair est consid\u00e9r\u00e9e comme m\u00e9dicinale. Les jeunes sont consid\u00e9r\u00e9s comme un mets d\u00e9licat. Les membres des tribus de certaines parties du nord-est de l’Inde et de Born\u00e9o utilisent leurs plumes pour se coiffer, et leurs cr\u00e2nes sont souvent port\u00e9s comme d\u00e9corations. Leur chair est consid\u00e9r\u00e9e comme impropre \u00e0 la consommation par les Nagas avec la croyance qu’ils produisent des plaies aux pieds comme chez l’oiseau. Lorsque vous dansez avec les plumes du calao, \u00e9vitez de manger des l\u00e9gumes car on pense \u00e9galement qu’ils produisent les m\u00eames plaies aux pieds. Des programmes de conservation ont tent\u00e9 de fournir aux tribus des plumes de calaos captifs et des casques en fibre de verre pour remplacer les plumes naturelles.<\/p>\n\n\n\n