Tribus d’Assam

Tribus d’Assam

Children, Tribes of Assam
Enfants assamais, Assam

La population d’Assam est un mélange d’ethnies d’origine mongole, birmane, indo-aryenne et aryenne. La culture d’Assam est une mosaïque de ces peuples qui a lentement évolué jusqu’à aujourd’hui. Les natifs d’Assam sont connus sous le nom de “Asomiya” (Assamese), qui est aussi le nom de la langue parlée. Les différentes communautés d’Assam coexistent en paix et ont chacune leurs propres traditions, codes vestimentaires et mode de vie. Chaque groupe a son propre dialecte mais l’assamais est la langue officielle. Voici la liste des principales communautés d’Assam.


Bodo

Les Bodo Kacharies d’Assam appartiennent à la grande famille indo-mongoloïde dont les origines seraient tibétaines et chinoises. Ils sont agriculteurs et utilisent des méthodes traditionnelles d’irrigation et de cultures. Ils sont experts dans l’artisanat du bambou et de la canne. Ils utilisent le bambou pour la construction de leurs maisons. Le tissage de la soie fait également partie de leur culture. Ils ont de nombreux festivals saisonniers et agricoles (Baisagu, Domashi, et Katrigacha). Ces 3 festivals ont lieu au même moment que le Bihu. Le Kherai est le festival principal. La nourriture de base des Bodos est le riz accompagné de viande ou de poisson. Leur boisson favorite est le Zu Mai (vin de riz).


Karbi

De race mongoloïde mais de langue tibéto-birmane, les Karbis furent parmi les premiers à s’installer en Assam. Au sein de ce groupe, on distingue: Chinthong, Ranghang et Amri. Ils sont animistes mais de nombreux se sont tournés vers le Vaishanava, l’hindouisme ou le christianisme. Leur principale activité est l’agriculture qui régule la saison des festivals. ‘Rongker’ est célébré juste avant les récoltes d’hiver et le semis du riz en été. ‘Hacha Kekan’ se déroule à la fin de la saison des semences. Chants et danses agrémentent ce festival.


Mising

D’origine indo-mongoloïde, les Misings (ou Mishings), autrefois appelés Miris, constitue la 2e plus grande communauté d’Assam et ont quitté le nord-ouest de la Chine, le Tibet et la Mongolie au 8e siècle pour s’installer en Arunachal Pradesh. Plus tard, ils descendirent dans la plaine d’Assam en quête de terres fertiles sur les rives du Brahmapoutre. Ils sont animistes. Un village Mising typique est constitué de 50 à 60 maisons en bambou sur pilotis. Ils sont agriculteurs, pêcheurs et artisans. Ils sont passés maîtres dans l’art du tissage et font de magnifiques étoles et couvertures dans des tons orange, jaune, vert, noir et rouge. Les deux principaux festivals sont Ali-Ai-Ligang et Porag en corrélation avec le cycle agricole. Ali-Ai-Ligang, le plus coloré, se déroule au printemps et Porag après les récoltes.


Rabha

Les Rabhas sont éparpillés dans les districts de Goalpara, Kamrup, et Darrang. Leur village est constitué de 50 à 100 familles. Ils sont animistes ou se sont convertis à l’hindouisme. Une partie de cette communauté vit dans la forêt et l’autre moitié cultivent dans la plaine. Comme dans la plupart des communautés tribales, le chant et la danse ont un rôle important. Chaque cérémonie est accompagnée d’une danse pour invoquer les dieux. Ils ont une danse unique appelée “Nakchung Reni” qui marque le début de la saison de la pêche.


Dimasa

Les Dimasas sont un sous-groupe des Kacharis. Ils habitant principalement le district Dima Hasao District d’Assam mais aussi au Nagaland et Manipur. ‘Dimasa’ signifie “enfant du vaste fleuve,” en référence au Brahmapoutre, qui est aussi appelé Dilao en Dimasa. Les Dimasas vivent donc en bord de rivière. Le village est constitue de 2 rangées de maisons construites en bois pour la charpente, de panneaux de boue et de bambou pour les murs et de chaume pour le toit. Leur principale activité est l’agriculture. La religion principale est l’hindouisme mais ont garde quelques rites animistes. Bushu est leur principal festival et a lieu le 27 janvier chaque année et marque la fin des travaux dans les champs.


Tiwa

Tiwa est un groupe ethnique habitant en Assam et au Meghalaya. Ils sont connus sous le nom de Lalungs dans la littérature coloniale. Ils sont divisés en 2 catégories: Tiwa des plaines et Tiwa des collines. Ceux de la plaine se sont convertis au christianisme dans les annees 1950 et vivent sur la rive sud du Brahmapoutre dans les districts de Morigaon, Nagaon et Kamrup. Ceux des collines vivent dans le district de Karbi Anglong et dans le Ri-Bhoi du Meghalaya. Ils parlent une langue tibéto-birmane, similaire au groupe Bodo-Garo. La moitie suit les rites animistes et l’autre moitie est devenue hindoue. Ils parlent l’Assamais. Le roi Gobha est mentionné dans les récits coloniaux du 18e siècle comme important médiateur concernant les échanges commerciaux entre la dynastie Ahom et le royaume Jaintia. Ce système de troc est encore aujourd’hui visible lors de la Jonbeel Mela près de Guwahati.


Tai-Phake

La communauté Tai Phake aussi appelée Phakial ou simplement Phake, habite les districts de Dibrugarh et Tinsukia district mais aussi Lohit et Changlang en Arunachal Pradesh. Les Tai Phakes people auraient migré du royaume Shan du Myanmar et se seraient installés sur la rive fertile de la rivière Dihing au 18e siècle. Ils vivent d’agriculture et de pêche. Au sein de leur communauté, ils parlent le Phake (similaire au Shan) mais parlent assamais avec les étrangers. Leurs habitations sont faites de bois et de bambou. Poi Sangken est leur principal festival qui ressemble au Songkran fêté en Thaïlande et marque le nouvel an Thai. Lors de ce festival, les gens s’arrosent afin de se laver des pêchers. Lors de la pleine lune de février, ils célèbrent Poi Mai-ko-chum-fai, où ils brulent des fagots de bois et de paille sur les rives sablonneuses des rivières après la bénédiction des moines. En mai, Buddha Purnima, anniversaire de Bouddha est aussi très important.


Singpho

Les Singphos sont originaires d’Inde, de Chine et de Myanmar. Ils résident dans les districts de Lohit et Changlang en Arunachal Pradesh et Sivasagar, Jorhat et Golaghat en Assam. C’est le même peuple que les Kachins au Myanmar et les Jingpos en Chine. Leur dialecte est le Singpho cousine de la langue Jingpo. Comme les Khamptis, ils suivent le boudhisme mélangé à des croyances animistes. Ce sont eux qui ont donné l’idée aux Anglais de faire pousser le thé en Assam. Ils cueillent les jeunes pousses du théier, les font sécher au soleil puis les fermentent pendant 3 jours utilisant la rosée du matin. Les feuilles sont ensuite placées dans un tube de bambou lui-même placé au-dessus d’un feu. La fumée permet de mieux conserver le thé sans qu’il ne perde son arôme. Les Singphos consomment également beaucoup de patate douce et autres tubercules. Leurs habitations ovales faites de bois et bambou sont souvent sur 2 étages. Le rez-de-chaussée sert de stockage et pour les bêtes et le deuxième pour ses habitants.


Kuki

Les Kukis, aussi appelés Chin ou Zomi sont d’origine tibéto-birmane et sont présents dans l’ensemble du nord-est, le nord-ouest birman et les Chittagong Hill du Bangladesh. Ils habitant tous les états du nord-est à l’exception de l’Arunachal Pradesh. Les Kukis ont des traits mongoloïdes et sont généralement de petite taille. L’arrivée de missionnaires a engendré la conversion de la plupart des Kukis au christianisme, mettant fin aux coutumes et traditions ancestrales. L’anglais est largement parle permettant à cette communauté de s’ouvrir sur le monde.


Khelma

La communauté Khelma ou Khelma Sakachep est une ancienne tribu liee à celle des Kukis. Ils habitent les districts de Dima Hasao, Cachar et Karbi Anglong. Une partie vit également dans les Jaintia hills du Meghalaya et le district de Peren au Nagaland. Leur mode de vie et habitations ressemblent à ceux des communautés Chin, Kuki ou Mizo. Ils vivent d’agricuture. Leurs festivals sont Rubu-khat, Parsem, Inmuthung et Rubuthum. Rubuthum, le plus important, célèbre la nature et apporte la paix dans les familles.


Tea-Tribe

Aussi appelée Adivasi, cette communauté fut amenée en Assam par les propriétaires anglais pour s’occuper des plantations de thé et sont originaires de Chhota Nagpur Plateau. Ils vivent dans la quasi totalité des districts d’Assam et regroupent plusieurs communautés dont les Mundas, Santhals, Kurukhs, Gonds, Kharias, Saoras, Bhumijs, Kui Kandas, Chik Baraiks, et Gowalas. La musique est un élément très important jouée pour toute occasion: mariages, baptêmes, festivals, changements de saison et récoltes. A travers la musique et la danse, ils expriment les problèmes sociaux, décrivent leur histoire et la vie de tous les jours. Par certaines danses aux allures d’arts martiaux, ils expriment la rébellion face à l’oppresseur britannique.


Sonowal Kachari

La communauté Sonowal Kachari descend de la lignée royale Bodo-Kachari. Ils habitent principalement les districts de Dhemaji, Lakhimpur, Tinisukia et Dibrugarh. On les retrouve également dans les districts de Sibsagar, Jorhat, Golaghat ainsi qu’au Nagaland et Arunachal Pradesh. Les Sonowal Kacharis appartiennent à la race mongoloïde. Une partie des Sonowal Kacharis continue de pratiquer l’animisme où la nature joue un rôle prépondérant. Au 17e siècle, avec l’arrivée des Satradhikaries, Vaishnawi fut introduit et la plupart d’entre eux se convertirent. Chaque village dispose d’un Namghor (temple) qui suit des règles et rites bien précis. Les 3 Bihus sont les principaux festivals.


Deori

Les Deoris vivent le long du Brahmapoutre ainsi qu’au Nagaland et en Arunachal Pradesh. Ils parlent une langue tibéto-birmane aussi appelée Deori. Ils ont réussi à conserver leur identité culturelle en évitant les mariages avec les autres communautés Bodos. Leurs villages sont situés en bordure de rivière et leurs habitations construites en bois ou bambou. Un de leurs particularités des Deoris est qu’une famille élargie peut vivre sous le même toit avec parfois une centaine de personnes par maison. Aujourd’hui, ils sont majoritairement hindous avec quelques animistes et bouddhistes. En avril, ils fêtent le “Ibaku Bisu” et le “Magiyo Bisu” en janvier, chacun marquant un moment clé de la saison agricole. Le festival de Joydam qui se déroule en février permet de rassembler la communauté et apporter unité dans la diversité.