Tribus d’Arunachal

Tribus d’Arunachal

Tribu Apatani - Tribus en Arunachal Pradesh
Femmes Apatani, Arunachal Pradesh

L’Arunachal est le berceau d’une diversité ethnique et de coutumes ancestrales. Vivant dans les confins du Nord-Est, ses habitants ont conservé un mode de vie traditionnel.

Les Monpas et Sherdukpens de Bomdila à Tawang (blog) dans le West Kameng ainsi que les Membas suivent le bouddhisme Mahayana. Les Khamtis, Singpos et Tangsas des régions de Lohit et Tirap seraient originaires de Thaïlande et Myanmar (Burma) et pratiquent le bouddhisme Hinayana.

Les communautés Adis, Akas, Apatanis, Mishis, Nyishis, Mijis, Tagins et Galo perpétuent les rites animistes en corrélation avec le cycle agricole. Les Mishmis a Lohit, Upper et Lower Dibang Valley, Noctes et Wanchos des districts de Tirap et Changlang suivent également un culte à la nature et conservent des croyances indigènes.


Monpa

Les Monpas appartiennent à l’ethnie mongoloïde Kirati et peuplent les districts de Tawang et West Kameng. Une petite partie vit également dans les zones frontalières du district d’East Kameng et du Bhoutan.

Les Monpas sont bouddhistes et le monastère de Tawang (blog) joue un rôle important dans la vie quotidienne de ses habitants. Ils sont réputés pour le travail du bois, les superbes thangkas (peinture religieuse) et le tissage de tapis. Ils fabriquent du papier avec la pulpe du sukso. Ils font également de magnifiques bols en bois et des objets tressés en bambou.

Les principaux festivals des Monpas sont Choskar, Losar, Ajilamu et Torgya. Durant Losar, les habitants se retrouvent au monastère de Tawang pour célébrer le nouvel an tibétain. L’agriculture est la principale activité de la communauté et ils élèvent yaks, vaches, cochons, moutons and volailles. En raison d’un climat rude, les maisons sont faites de pierres et de bois. Le toit est fait d’un tressage de bambou.

Le circuit Festival de Losar à Tawang propose d’assister à l’un des événements majeurs de la communauté Monpa.


Sherdukpen

Les Sherdukpens peuplent le district de West Kameng dans les villages de Rupa, Jigaon, Thongri, Shergaon in Bomdila. La société Sherdukpen se divisent en 2 classes – les Thong et les Chao, les premiers sont de rang social plus important et forment 8 clans. Le mariage entre castes est tabou au sein de la société tribale et reste fortement déconseillé. La légende raconte que les Thong seraient descendants d’un roi tibetain et d’une princesse Ahom. Le couple aurait eu 2 fils. Les Chao seraient les descendants des domestiques du couple royal. Les Sherdukpens sont monogames et suivent une descendance patrilinéaire. Leurs solides habitations sont faites de bois. Ils sont agriculteurs, pratiquent la chasse et la pêche et élèvent des animaux. À l’aide d’outils primaires, des méthodes d’agriculture particulières sont pratiquées. Ainsi que l’élevage de poneys, les vaches, les chèvres, les moutons, les volailles et les boeufs.


Memba

Les Membas habitent Tuting et Geling, près de la Siang river dans les districts de West Siang et d’Upper Siang, proche de la frontier tibetaine. Ils cultivent le riz et le millet qui constituent leur regime quotidien. Les maisons faites de pierre et de bois sont construites sur pilotis. Ils pratiquent le bouddhisme Nyingmapa et disposent de leur propre script- ‘Hikor’, qui derive du Tibetain. Chaque village dispose d’un petit Gompa (monastere). Les principaux festivals sont Losar et Choskar.


Mishmi

Les Mishmis ou Dengs peuplent le Tibet et la pointe nord-est de l’Arunachal Pradesh. Ils habitent l’Upper et Lower Dibang Valley ainsi que dans les districts de Lohit et Anjaw. Ils se repartissent en 3 tribus (Idu, Digaro et Miju) en fonction de la zone géographique qu’ils occupent. Les Idus ont leur propre dialecte, dont les origines sont Tibéto-birmane. Traditionnellement, les Idus sont animistes. Ils pratiquent la culture en terrasse et font pousser riz, mais et millet. à la base même de leur alimentation. Ils conservent la viande en la fumant et la séchant au dessus de l’âtre. Les femmes Idus sont d’excellentes tisseuses et leur sens de l’esthétique se reflète dans leurs magnifiques pièces de tissus. Les hommes Idus fabriquent des objets tressees en bambou et cane. Une maison traditionnelle Idu-Mishmi est rectangulaire, sur pilotis et accueille une famille élargie. Le bambou, la cane, le bois et la paille sont utilisés pour la construction. Les principaux festivals des Idus sont ‘Reh’ et ‘Ke-meh-ha’. Reh festival se déroule en février et Keh-Meh-Ha festival a lieu après les récoltes en septembre 24. C’est l’occasion des festivités. Le Festival Keh-Meh-Ha est un festival de post-récolte et est célébré chaque année sur l’avènement de la saison hivernale le 24 septembre. ‘Keh-Meh-Ha’ signifie “manger le riz nouveau”. Durant ce festival, ils font des offrandes pour remercier les divinités de leur protection. La préparation de la bière de riz est sacrée durant le festival.


Khamti

Les Khamti ou Tai Khamti sont un sous-groupe du people Shan people que l’on trouve autour de Sagaing, Hkamti District dans le nord-est du Myanmar et dans le Lohit district d’Arunachal Pradesh. Il existe également une minorité en Assam et dans l’East Siang district d’Arunachal Pradesh. Leur scripte est d’origine Shan ‘Lik-Tai’. Les Khamtis suivent le Bouddhisme Theravada, branche qui suit les textes les plus anciens mais qui a également incorporé divers pratiques et traditions grâce aux interactions avec d’autres cultures et communautés. Les maisons ont un toit de chaume et sont construites sur pilotis. Le plancher est en bois et les murs en bambou. Les Khamtis vivent d’agriculture et font pousser riz, moutarde, sésame et pomme de terre. Ils sont réputés pour la sculpture sur bois, os et ivoire qu’ils utilisent pour créer des icones religieuses. Sangken est leur principal festival. Il est célébré en avril et dure 3 jours. Les habitants s’arrosent en signe de paix et de pureté. La procession est accompagnée de tambours, de danses et de festivités. Ils immergent également des statues de Bouddha. La célébration se déroule pendant trois jours consécutifs.


Tangsa

La communauté Tangsa, appelée Tangshang au Myanmar (Burma), habitent les districts du Changlang, une partie du district de Tinsukia en Assam dans la région frontalière de Sagaing au Myanmar (Burma). Ils sont considérés comme une Tribu Naga par la Constitution. Ils vivent dans les monts Patkai, à cheval entre l’Inde et le Myanmar. Leur mode de vie est fortement influencé par leurs voisins et il n’est pas rare de les voir porte l’habit birman. Traditionnellement, les Tangsa pratiquent la culture à étage, à l’exception des habitants des plaines. Leurs habitations sont faites sur pilotis. Les Tangsas sont animistes et leur festival principal est Wihu Kuh. Lors de ce dernier, chants, danses et sacrifices d’animaux sont exécutés en faveur de Wihu, la déesse mère. Mol ou Kuh-a-Mol est un autre festival qui se déroule en avril ou mai. Il correspond au cycle agricole et des animaux sont sacrifiés afin que les dieux accordent une récolte abondante. Quelques Tangsas, notamment les Tikhaks et Yongkuks en Inde ainsi que de nombreux Donghis au Myanmar, se sont convertis au Bouddhisme Theravada. La plupart d’entre eux au Christianisme.


Adi

La communauté Adi ou Bori ou Bokar Lhoba est une des principales tribus Tani vivant dans les contreforts himalayens d’Arunachal Pradesh. On les trouve dans les zones tempérées et subtropicale des districts d’East Siang, Upper Siang, West Siang, Lower Dibang Valley et Lohit. Adi signifie « colline » en raison de leur environnement. Dans chacun de ces villages, un chef est élu par la communauté. Tandis que les femmes âgées portent des colliers jaunes, des boucles d’oreille en spirale et arborent de jolis tatouages tandis que les plus jeunes portent le beyop, un bijou constitué de 5 ou 6 pièces de cuivre portées a la ceinture. L’annee est ponctuée par de nombreux festivals dont Aran, Solung et Etor. Solung, est célébré la première semaine de septembre durant 5 jours. Il a lieu après les semences pour protéger les récoltes. Le dernier jour du festival, les armes traditionnelles sont placées devant les maisons afin de les protéger des mauvais esprits. Ce rituel s’appelle Taktor. Ils sont agriculteurs et éleveurs (cochon, poulet, mithun…) Ils sont principalement animistes (Donyi-Polo) mais les nouvelles générations se sont tournées vers le christianisme ou le bouddhisme Les Bokars sont des Adis vivant au Tibet et ont particulièrement adopté le Bouddhisme tibétain.


Aka or Hrusso

Les Akas, aussi appelés Hrusso, se trouvent dans les régions de Thrizino, Bhalukpong, Buragaon, Jamiri, Palizi, Khuppi du district de West Kameng. Leur langue est d’origine Tibéto-birmane. Les membres de la communauté élisent un chef par village. La polygamie est pratiquée et le lignage est patrilinéaire. Ils pratiquent l’agriculture et l’élevage. Ils vivent dans de longues maisons sur pilotis en bambou, bois et cane. Elévées d’environ 2m, elles sont souvent divisées en 3 pièces. Le grenier est traditionnellement éloigné des maisons. Ils partagent de fortes similarités culturelles avec les Mijis. De ce fait, les mariages intertribaux sont choses courantes. L’artisanat, le tissage de panier et le travail du bois sont très importants. Sous la tutelle d’un chaman, le Nechido festival, tenu en janvier, tisse le lien entre la communauté et les forces de la nature. Principalement animistes, les influences bouddhistes et Hindoues ont fortement transformé les croyances. La magie joue néanmoins un rôle important dans leur culture.


Apatani

Les Apatani, ou Tanii, peuplent la vallee de Ziro dans le district de Lower Subansiri. Leur langue est d’origine Sino-Tibetaine. Jusque dans les années 1970, les visages des Apatanis étaient décorés de tatouages tribaux. Les femmes arboraient des inserts en rotin ‘yaping hurlo’ dans chaque narine. Les hommes avaient un tatouage facial en forme de T, assez discret, sur le menton. Les femmes, elles, avaient un tatouage en deux parties, beaucoup plus prononcé. Leur judicieux et unique système agricole permet un rendement maximum en combinant culture en terrasse et pisciculture. L’agriculture est essentiellement manuelle. Leur méthode d’agriculture naturelle est reconnue internationalement. De ce fait, la vallée de Ziro fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO. Les Apatanis vivent dans des maisons en bambou sur pilotis accolées les unes aux autres. Les sols et murs sont généralement construits en bambou. Ils vénèrent les forces de la nature. Myoko, le festival de l’amitié et de la prospérité, est célébré en mars chaque année. Tandis que Dree, principal festival agricole est fêté le 5 juillet.


Singpo

Les Singphos habitant en Inde, Chine et Myanmar. En Arunachal Pradesh, ils résident dans les districts de Lohit et Changlang et en Assam dans les districts de Tinsukia, Sibsagar, Jorhat et Golaghat. Les Singphos font partis de la même communauté que les Kachins de Myanmar et les Jingpos de Chine. Leur langue est un dialecte Singpho. Comme les Khamptis, les Singphos sont bouddhistes Theravada. L’Animisme est également populaire au sein de la communauté. Contrairement aux autres peuples des collines, l’agriculture itinérante ou le brûlis n’est pas beaucoup pratiqué par les Singphos. Par contre, le thé est largement cultivé. Ce sont eux qui ont donné l’idée aux Anglais de cultiver le thé en Assam. Les Singphos cueillent les jeunes pousses qu’ils sèchent au soleil puis les exposent à la rosée durant 3 jours. Les feuilles sont ensuite insérées dans un bambou placé au dessus d’un feu. La fumée permet de conserver le thé durant des années sans en altérer le goût. Les Singpho dépendent particulièrement de la paptate douce comme moyen de subsistance. Les maisons ovales sont construites sur 2 étages en bois et bambou. Le rez-de-chaussée sert d’étable et de pièce de stockage et le premier étage d’habitation.


Nyishi

Les Nyishis sont repartis à travers 6 districts d’Arunachal Pradesh (Papum Pare, en Lower Subansiri, Kurung Kumey, East Kameng, en Upper Subansiri et le district récemment formé Kra Dadi. On les retrouve également en Assam, dans les districts de Sonitpur et North Lakhimpur. ‘Nyi’ signifie homme et ‘shi’ réfère à l’être. Les Nyishis sont agriculteurs et pratiquent le brûlis. Le riz constitue la base de leur régime alimentaire, accompagné de poisson, viande et légumes. Les hommes tressent leurs cheveux qu’ils ramènent sur le devant à l’aide d’un fil et d’une tige de bronze. Des bagues et bracelets en cane sont portés autours des poignets et jambes. Ils portent un chapeau tressé surmonté d’un bec de calao. Etant une espèce protégée, le bec de l’oiseau est remplacé par un morceau de bois sculpté. Nyokum est le festival célébré par les Nyishis à la fin des récoltes et comprend de nombreux rites correspondant aux cycles lunaire et agricole. Il se déroule chaque année du 24 au 26 février depuis 1967-68. La plupart des Nyishis se sont convertis au christianisme dans les années 1990. Celà a particulièrement affecté la préservation de la culture Nyishi. De petits groupes Hindous sont observés parmi les Nyishi. Quelques projets visent à protéger les traditions déclinantes.


Miji

Les Mijis sont également appelés Sajolang et Damai. Ils habitant les districts de West Kameng et d’East Kameng en Arunachal Pradesh. Ayant des origines au Tibet et en Assam, les Mijis ont des traits himalayens. Le vêtement traditionnel des femmes est constitué d’une longue robe blanche surmontée d’une veste rouge brodée. Tout comme les femmes Akas, elles portent des bijoux en argent et des colliers de perle de verre et utilisent la résine du pin pour confectionner des produits de beauté. Le festival de Chindang est célébré après les récoltes avec des rites animistes et sacrifices d’animaux. La plupart des Mijis sont restés Animistes, même si certains se sont convertis au Christianisme. Il existe aussi une influence Bouddhiste provenant des tribus de l’ouest.


Tagin

La communauté Tagin fait parti de la tribu Tani. On les retrouve dans les régions de Daporijo, Upper Subansiri et West Siang. Ils pratiquent la religion animiste Donyi Polo. Cependant, 2 groupes (Na et Mara) ont été influencés par le Bouddhisme. Si Donyi est l’un des principaux festivals des Tagins se déroulant en janvier et durant lequel ils venerent le soleil et la lune. Les ‘Tagin-Moya’ et ‘Mayu’ résident dans la haute vallée de la Subansiri river et ses affluents. Les ‘Mara’ et ‘Na’ habitent les environs de Limeking et Taksing. Apres les habituels rites religieux en l’honneur de Si (Terre) et Donyi (Soleil), les habitants se rassemblent pour danser et chanter. Il est célébré annuellement le 6 Janvier. Des informations sur ce festival se trouvent sur la page Festivals.


Galo

Les Galos appartiennent au groupe des Tanis et sont les descendants des Abo Tani. Les Galos vivent principalement dans les districts de West Siang et d’East Siang, le sud-est de l’Upper Subansiri district, ainsi que dans quelques quartiers d’Itanagar, Lower Dibang Valley et Changlang. Ils sont également appelés Duba, Doba, Dobah Abor, Gallong Abor, Galong, Gallong Adi… Ils sont monogames mais la polygamie est pratiquée par certains. Ils pratiquaient une agriculture itinérante mais le gouvernement introduisit la culture en terrasse dans les années 1960-70. Les Galos parlent la langue du meme nom, l’Assami, l’Hindi et l’Anglais. Les traditions religieuses indigènes prévalent dans la communauté. En revanche, dans certaines régions, une forme institutionnalisée de ‘Donyi-Poloisme’ se développa avec des mélanges hindouistes. Le christianisme connait également un engouement rapide. Mopin est le principal festival des Galos. Il est célébré en mars-avril. La date officielle est aux alentours du 5 avril, il est judicieux de consulter le calendrier des festivals en bas de page. Dans les villages, le festival dure tout un mois. On y consomme l’apong, une bière de riz fermenté dans des verres en bambou et on se recouvre le visage d’ette, une pate faite a base de farine de riz.


Wancho

Les Wanchos habitent les Patkai hills dans le district de Longding. Culturellement Naga, ils sont ethniquement liés aux Noctes et Konyak Naga de Mon et Tirap. La langue a des origines Tibeto-Birmane. Contrairement aux autres Nagas, les Wanchos, avec les Noctes et une minorité des Konyaks, continuent à pratiquer l’animisme. Ils croient en l’existence de 2 puissantes divinités: Rang and Baurang. Le christianisme a gagné pas mal de terrain et nombreux sont devenus Baptistes or Catholiques. Le tatouage faisait parti des attributs traditionnels. Les hommes avaient les bras, les jambes et l’ensemble du visage recouverts de tatouages. Les femmes portent colliers et bracelets et de discrets tatouages. Oriah est le festival agricole qui commence chaque année le 16 février. Il dure 6 à 12 jours rythmés par des prières, chants, danses et sacrifices. Les maisons sont construites en bois et bambou et les toits en chaume.


Nocte

Les Noctes (qui signifie villageois) peuplent les Patkai hills dans le district de Tirap. Ils sont ethniquement connectés aux Konyak Naga et leur origine mène à la Hukong Valley au Myanmar, d’où ils auraient migré entre 1670 et 1700. Ils élisent un chef qui fait régner l’ordre et règle les conflits. Ils pratiquent le bouddhisme Theravada et l’Animisme, bien qu’ils aient adopté l’Hindouisme au 18e siècle sous l’influence de Shri Shankardeva. Ce qui les a rapproché culturellement du reste de l’Inde. Originellement, ils vénèrent Jauban (dieu supreme) ainsi que d’autres divinités bénéfiques et maléfiques. L’offrande de nourriture et d’eau permet d’apaiser ses derniers. Loku est le principal festival des Noctes et marque la fin de l’hiver. Le mot Loku vient de deux mots locaux – «lofe», qui signifie chasser et «Rangku», qui signifie la saison. C’est un festival agricole célébré au mois de février durant 3 jours de danses, chants, festins et sacrifices.